Nicolas Maduro et le Petro, shitcoin de 2018

Nicolas Maduro et le Petro, shitcoin de 2018

Face à l'hyperinflation que connaît le Venezuela depuis plusieurs mois, le gouvernement a décidé de faire all-in sur les cryptos, via sa monnaie Petro. Problème : le Petro est entièrement centralisé, et est le shitcoin de l'année. On vous explique.


Regards tournés vers le Vénézuela

La situation économique dramatique du Vénézuela, qui connaît une hyperinflation depuis plusieurs mois, a conduit le gouvernement à se tourner vers les crypto-monnaies.

En effet, alors qu'un simple café s'échange au prix de 2 millions de Bolivar, l'inflation au sein du pays devrait atteindre 1 million de pourcent avant la fin d'année.

Pour stabiliser l'économie, le gouvernement avait créé et lancé le Petro, une crypto-monnaie fondée sur les réserves de pétrole détenues par le pays et destinée à devenir stablecoin du pays.

Après avoir dévalué sa monnaie nationale au profit de sa crypto, le gouvernement vient d'annoncer par la voix de son président Maduro qu'il allait all-in et faisait du Petro sa première monnaie nationale, utilisée pour les échanges nationaux et internationaux.

Dans une séquence télévisée surréaliste, Maduro appelle deseperement son peuple à acheter du Petro par quelconque moyen qu'il soit : avec des bitcoins, des ethers, des euros, du dollar, et même des bolivars à partir du 5 novembre 2018.



Tout est bon pour se procurer du shitcoin. Un shilling de l'extrême, conduit par les clowns de l'élite qui nous dirige.


Le Petro, une vraie shitcoin

L'histoire serait belle si les intentions du gouvernement étaient d'aider le peuple Vénézuelien et non de servir ses propres intérêts et sauver sa peau.

Le Venezuela est un véritable cas d'étude qui pourrait montrer l'apport et l'impact des crypto-monnaies sur une économie et une population. En soit, le Venezuela a aujourd'hui fondamentalement besoin du Bitcoin pour se sauver. Le Venezuela a besoin de smart contracts et d'une monnaie ouverts, neutres, sans frontières, sans censure, sans intermédiaires. Le peuple Vénézuélien a besoin de liberté.

Au lieu de cela, le gouvernement tient à prendre le contrôle total. En effet, le Petro est entièrement centralisé. Le gouvernement contrôle le ledger. Il a la main sur l'ensemble des Petro en circulation, et peut faire ce qu'il veut avec. Il peut bloquer des transactions, voler de l'argent sur l'ensemble des portefeuille qui détiennent des Petro, ce genre de choses.


Que peut-on espérer de cette expérience ?

Dans l'état actuel des choses, nos attentes sont au niveau zéro, voir même négatives.

Le Petro n'apporte rien au peuple Vénézuélien. Et c'est ce qui nous dérange. Pourquoi acheter du Petro qui n'a aucune valeur ajoutée alors que le Bitcoin serait suffisant ? On est face à une situation où une shitcoin nationale est remplacée par une autre, digitalisée.

Le Bitcoin remplirait parfaitement le besoin actuel du Venezuela, à la seule différence que le gouvernement ne possèderait aucun contrôle sur la monnaie nationale. Ce qui semble lui poser problème, évidemment.

Cependant, nous ne sommes pas fermés et demandons à voir. Si la tentative ressemble davantage à une tentative désespérée de retrouver du contrôle afin de reproduire le même schéma que l'on connaît actuellement, nous restons ouverts.

Ce qui est sûr, c'est que les valeurs de la décentralisation que nous prônons régulièrement ne sont pas là. Et ça, c'est déceptif. Particulièrement déceptif, dans une économie qui pourrait être sauvée et un exemple pour le reste du monde.


Le chemin est encore long.