Le temps est morose en Chine. Ces dernières semaines, le gouvernement chinois a banni toute chose relative à l'investissement et l'échange de crypto-monnaies : sites d'actualité, comptes sociaux liés à la crypto, évènements et sites d'échange. Tout y est passé.
Et afin de rester dans les clous, les acteurs traditionnels du marché chinois se sont mis au diapason, comme le cas de Baidu, le Google chinois, qui a commencé à censurer les discussions relatives aux crypto-monnaies sur ses forums.
Cependant, après cet élan de censure globale, et après avoir fermé tout canal de communication ou d'investissement en crypto, la Chine a déclaré par voie officielle qu'elle souhaite continuer et accélérer le développement de la blockchain, doublant son investissement de 3 milliards de dollars dans la technologie depuis le second trimestre 2018.
Cela ne fait aucun sens ? Presque!
Chaque blockchain publique s'accompagne de sa propre crypto-monnaie, chaque individu opérant sur cette blockchain devant être récompensé pour agir sur cette dernière : que ce soit par une activité de mining, le développement de solutions pour cette blockchain, ou réaliser des transactions.
Ainsi, grâce à ce système, la blockchain opère sans autorité centrale, chaque acteur de cette blockchain étant encouragé à être actif dans son intérêt financier, et donc dans l'intérêt financier de tous.
Mais s'il n'existe pas de crypto-monnaie native ni de système de récompense, alors la blockchain peut toujours être utilisée. Il faut dans ce cas mettre en place une autorité centrale afin de réguler le protocole.
Dans un soucis de contrôle qui lui est propre, la Chine semble pencher pour cette seconde solution.
Ainsi, son fonds de plus de 3 milliards de dollars vise à soutenir des réseaux blockchain privés uniquement.
Le président chinois, Xi Jinping, considère la blockchain comme une révolution technologique, et a réaffirmé son intention d'en faire une des technologies au centre des efforts réalisés par le pays pour les années à venir.
Mais en rejetant le principe des crypto-monnaies, la Chine se place en tête du développement de blockchains entièrement centralisées, qui fournissent à un ou plusieurs individus davantage d'autorité au sein du protocole.
Tout ce qui va à l'encontre des valeurs originelles de la blockchain au sens large du terme.