Ethereum et applications décentralisées : révolution en pause ?

Ethereum et applications décentralisées : révolution en pause ?

L'Ethereum est un projet qui a le vent en poupe. Sa monnaie, l'Ether (ETH), trône à la deuxième place des cryptos en termes de capitalisation boursière, derrière le roi Bitcoin (BTC).

Mais à la base, Ethereum n'est pas une crypto-monnaie. Contrairement à la blockchain du Bitcoin, toute spécialement conçue pour des applications monétaires, celle de l'Ethereum permet de créer différents types d'applications, qui fonctionneront de manière décentralisée, en peer to peer (gré à gré).

Au départ, le projet est ambitieux : son créateur y voit le « premier véritable ordinateur global » qui vise à créer un nouvel internet décentralisé. Et au cœur de ce projet, on trouve les dApps, ces fameuses applications décentralisées. Mais les belles promesses de ce projet semblent peiner à se concrétiser.

Alors, l'Ethereum, une utopie détournée ? Voici nos éléments de réponse.


Les dApps & Ethereum : état des lieux

On recense en octobre 2018 2153 dApps, dont 2058 sur Ethereum. 157 nouvelles applications sont apparues en octobre, 161 le mois d'avant, et ce, contre 83 en octobre 2017. Le marché est donc encore limité, mais il est dynamique, et le nombre d'applications disponibles augmente de plus en plus vite.

En terme de nombre d'utilisateurs, à l'heure où nous écrivons ces lignes, la capitalisation boursière de l'Ether approche les 19 milliards d'euros, et les options pour acheter Ethereum sont assez nombreuses. En comparaison, le nombre d'utilisateurs actifs quotidiens pour les applications Ethereum tourne à... 9100. C'est donc bien la valeur de sa crypto-monnaie, plus que les possibilités de ses applications, qui attirent l'attention.


Les applis les plus populaires : spéculation et échanges

Ce sentiment se confirme dans l'utilisation des applications. Les plus populaires sont consacrées à la spéculation et l'échange d'Ethers et autres monnaies dérivées de la chaîne Ethereum.

L'application numéro un est IDEX, bourse décentralisée qui par son utilisation astucieuse des contrats intelligents offre la possibilité de réaliser des transactions en continu.

En deuxième position, ForkDelta, est une autre bourse décentralisée. Et nombreuses sont les applications similaires, au point que l'énorme majorité des contrats intelligents du réseau sont réalisés dans un cadre spéculatif ou d'échange de tokens.

Mais dans cette marée financière, il existe des applications différentes. Notamment dans le secteur du jeu.


Le secteur ludique dynamique, les réseaux sociaux à la peine

Le porte-étendard du jeu en dApp porte le doux nom de CryptoKitties, que Molière traduirait en CryptoChatons. Jeu de collection et d'échanges de chatons numériques, il utilise les possibilités de l'Ethereum pour proposer des variations infinies de chatons – les plus rares pouvant s'échanger pour des sommes importantes.

Derrière les chatons mignons, les... monstres (mignons). Etheremon mélange avec bonheur blockchain et réalité virtuelle.


ethermon


Du côté réseaux sociaux, on peut noter des ambitions, mais peu de réalisations : les tentatives de percer dans le secteur n'ont pas abouti.

Les jeux d'argent ont aussi le vent en poupe, avec un certain nombre de casinos ou de jeux de dés, au fonctionnement transparent, consultable par tous sur la blockchain.



Ainsi, Ethereum ne semble donc pas pouvoir révolutionner internet de sitôt. Si sa monnaie virtuelle se porte bien, le microcosme de ses applis reste assez calme : une poignée de jeux relativement populaires surnage dans une marée d'applications financières. Du respectable à défaut d'être révolutionnaire...



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