Les smartdrops, le nouveau moyen de recevoir gratuitement des crypto-monnaies

Au mois de juillet 2018, David Johnston, fondateur de Yeoman's Capital et investisseur longue date dans les crypto-monnaies, présentait un modèle nouveau pour la réalisation d'airdrops plus intelligents, mieux ciblés et donc avec de meilleures retombées pour les entreprises qui les effectuent. Il les a logiquement appelé des smartdrops. On vous explique.

De l'explosion à la lente agonie des airdrops

Retour au début de l'année 2017. Leur efficacité est redoutable et leur impact total puisque la technique est nouvelle. Les airdrops, qui consistent pour une entreprise qui possède sa propre crypto-monnaie à distribuer gratuitement des tokens de celle-ci à n'importe quelle adresse ETH on-chain, explosent.

Imaginez un peu : vous ouvrez votre portefeuille ETH et découvrez que vous possédez une nouvelle crypto, qui a une valeur de quelques euros. Free money. Votre intérêt est piqué au vif, et vous vous renseignez. Tout au long de l'année 2017, de nombreuses personnes sur notre groupe Facebook se posaient ce genre de question : quelle est cette crypto ? D'où vient-elle ?

C'est un moyen unique pour les crypto-monnaies qui ont levé des millions et disposent de nombreux tokens de se faire connaître sans réaliser le moindre effort. Et cette technique a été d'une efficacité redoutable.

Dans les années 90, la première bannière publicitaire sur un site internet était créée. Celle-ci avait généré un taux de clic de 67% (plus de 2 visiteurs sur 3), contre 0,5% en moyenne aujourd'hui. Des chiffres qui en 2018 laissent rêveur. Les airdrops étaient l'an dernier leur équivalent dans le monde de la crypto.

Mais depuis, les airdrops sont devenus monnaie courante et l'impact a très fortement diminué.

Ils souffrent également d'une très mauvaise image car les airdrops ont été un nid à arnaque qui a rapporté gros.

L'occasion de remettre en cause ce système abusé et éprouvé, et de réfléchir à la suite.

Les smartdrops, l'avenir des airdrops

L'objectif des smartdrops ? Cibler intelligemment les destinataires d'un airdrop et donner un montant plus significatif à moins de personnes, afin d'attirer des utilisateurs réels du produit final, qui participeront activement à l'éclosion et le développement du projet.

Et il semblerait que la communauté des crypto-makers, les créateurs de projets crypto, soient à l'écoute de cette nouvelle stratégie.

Dans son article Medium, Johnston s'explique, très modestement : "je ne fais que reprendre une idée qui a déjà émergé dans de nombreux esprits, et je la théorise".

En effet, les projets Dfinity & Polymath avaient déjà tenté ce genre de démarche en juin 2018.

Dfinity avait par exemple réalisé un airdrop d'une valeur de 35 millions de dollars destiné aux membres de sa communauté qui ont validé un processus KYC (validation d'identité).

De nombreux investisseurs crypto portent de grands espoirs dans cette nouvelle manière de réaliser un airdrop. La méthode pourrait résoudre les problèmes de régulation rencontrés par certaines ICOs, et les critiques que rencontre l'éco-système face au far-west actuel.

Du point de vue de l'entreprise, c'est un bon moyen d'attirer des personnes engagées et plus seulement des investisseurs spéculateurs qui revendront leurs tokens à la première occasion.

"La plupart des airdrops consistent à offrir des tokens à des spéculateurs, qui vont directement revendre ces derniers sur un exchange. Du coup, les crypto peuvent aller discuter avec les exchanges car leur volume de transaction a augmenté. Nous pensons que c'est un très mauvais moyen de construire son réseau" déclare à ce sujet Paul Hainsworth, fondateur d'Open Garden.

Les smartdrops devraient régler tous ces petits jeux d'influence afin de se recentrer sur l'essentiel : la communauté.