L'OAG met en garde les investisseurs contre les pratiques de certains exchanges

L'OAG met en garde les investisseurs contre les pratiques de certains exchanges

Le bureau des procureurs généraux de l’État de New York (New York State Attorney Generals) a publié un rapport intitulé "L’initiative pour l’intégrité des marchés virtuels", qui examine ce qu’il décrit comme les limites dans les capacités des exchanges à surveiller et à protéger leurs clients contre les comportements de trading abusifs et frauduleux.

La protection des investisseurs au centre de l'enquête

Le rapport est le résultat de six mois d'enquête (avril-septembre 2018) sur le fonctionnement des exchanges cryptos. Le NYAG a sollicité la participation volontaire de 13 des plus gros exchanges mondiaux dont Coinbase, Kraken, Bitfinex, Bittrex et Binance. Seulement 9 ont accepté de participer à l'enquête.

Le rapport, qui vise à protéger les investisseurs en crypto-monnaie et les consommateurs à tous les niveaux, a indiqué que les exchanges crypto sont plus exposés aux conflits d'intérêts, aux activités de trading abusives et à la faible protection des clients par rapport aux exchanges traditionnelles.

Le rapport a mis en évidence un certain nombre de pratiques mises en place par les exchanges, notamment des méthodes de surveillance et de prévention des manipulations de marché. Il indique que plusieurs exchanges ont déclaré au NYAG qu'il était impossible de surveiller ou d'empêcher les manipulations de marché survenant sur plusieurs plateformes, ce qui signifie que les exchanges sont limités dans leurs efforts pour lutter contre les pratiques abusives. Le rapport note néanmoins des améliorations des exchanges dans le souci de combattre ces pratiques.

"L'industrie doit encore mettre en place de sérieuses actions de surveillance du marché, similaires à celles des exchanges traditionnelles, pour détecter et sanctionner les activités de trading suspectes", peut-on lire dans le rapport du NYAG.

"Une plateforme ne peut prendre des mesures pour protéger les clients contre les manipulations de marché et autres abus si elle n'est pas au courant de ces pratiques".

Des points d'amélioration à mettre en place

Le rapport mentionne Kraken, Binance et Gate.io pour ne pas avoir mis en place des mesures pour détecter les utilisateurs qui ouvraient plusieurs comptes et pour ne pas pouvoir détecter les adresses IP des utilisateurs qui utilisent un VPN et d’autres navigations Web cryptées.

Kraken a notamment refusé de participer à l’étude au début de l’enquête en avril dernier.

Le PDG de Kraken, ainsi que d’autres acteurs dans l’industrie maintiennent que bien que les scams et les manipulations de marché soient visibles dans le trading crypto, la supervision du gouvernement va néanmoins à l'encontre de l'esprit crypto.

Le rapport couvrait un large éventail de sujets, y compris la question de savoir si les exchanges en question sont autorisés à opérer à New York et s’ils le font même sans autorisation.

L'Etat de New York fermé aux crypto-monnaies ?

Le rapport indique notamment que Binance, Gate.io et Kraken ont été déférés au Département des services financiers après une enquête sur la question de savoir si ces exchanges opéraient à New York. Un quatrième exchange, Huobi, a également fait l'objet de la même enquête mais n'a pas été déféré contrairement aux trois autres.

Certains acteurs de l'industrie pense que le NYAG va au delà de sa juridiction en essayant de contrôler des entreprises qui excluent les investisseurs de l'Etat de New York.
Ryan Taylor, PDG de Dash Core a déclaré à ce sujet :

"Ce rapport est un autre exemple de l’excès de mandat du NYAG en exigeant que les entreprises qui sont hors de leur juridiction se soumettent à la surveillance à New York. Cela renforce la réputation de New York en tant qu’État qui n’est pas favorable à la crypto-monnaie. Il est profondément décevant de voir que l'État cible des organisations bien gérées qui excluent activement les utilisateurs de New York et prennent des mesures pour empêcher les utilisateurs de contourner ces contrôles".