Bitcoin Cash et la centralisation

Bitcoin Cash et la centralisation

Selon le service de statistiques cryptographiques Coin Dance, la centralisation de Bitcoin Cash a atteint un niveau tel que un seul pool contrôle la moitié des ressources du réseau.


Coin Dance a prouvé que le groupe minier
BTC.TOP, une société privé basée en Chine, a pris le contrôle de 50,2% de l'ensemble du réseau Bitcoin Cash plus tôt aujourd'hui. Il a contribué au hashrate de 679 Peta-Hash par seconde contre d’autres pools importants, notamment BTC.com (257 PH / s), ViaBTC (215 PH / s), AntPool (125 PH / s) et Bitcoin.com (187 PH / s).

BCH-coinDance


Cette augmentation significative aurait pu être due à la variance, mais celle ci expose tout de même le réseau Bitcoin Cash à un scénario d'attaque potentiel de 51%. Le projet Roger Ver-Led avait déjà été critiqué pour son échec au "stress test". Les preuves ont montré que 98% de tous les nœuds Bitcoin Cash étaient assis sur le même rack de serveur, ce qui exposait le coin à des menaces de sécurité.

Au début 2018, Alex Simons, chef de la division identité de Microsoft, faisait le constat
qu'une augmentation de la taille des blocs, telle que celle effectuée par l'équipe de Bitcoin Cash, menaçerait davantage la décentralisation que les solutions d'évolutivité de deuxième niveau telles que Lightning Network.

La base de tout projet de blockchain décentralisé est sa capacité à protéger le système contre le contrôle centralisé. Dans le pire des cas, des entités minières mal intentionnées pourraient combiner leurs forces pour former une coalition stable et attaquer le reste du réseau. Elles pourraient par exemple faire en sorte que les transactions ne soient pas confirmées, elles pourraient inverser les transactions confirmées ou créer une nouvelle chaîne en modifiant d'anciens blocs.

En 2018, le réseau Bitcoin Gold avait subi une attaque de 51%, pendant laquelle les pirateurs avaient doublé leurs jetons BTG pendant plusieurs jours pour au final voler 18 millions de dollars de jetons Bitcoin Gold. En août 2016, deux projets de crypto basés sur la blockchain Ethereum, Krypton et Shift, avaient également subi une attaque de 51% de leurs réseaux.


Dans des cas où les pools miniers franchissaient involontairement la barrière de sécurité à 50%, ceux ci ont souvent immédiatement
réduit volontairement leur puissance de calcul afin de la redistribuer à d'autres pools. GHash.io, par exemple, avait dépassé 50% de la puissance de calcul de Bitcoin en juillet 2014, mais l’avait ramenée à 40% après que la communauté ait sonner l'alarme.
BTC.TOP devrait faire de même, c'est-à-dire abandonner une partie de la puissance de calcul au risque que le sentiment de panique envahisse les investisseurs.


Source image : Coin Dance