À quel point l'hiver crypto est-il mauvais pour les startups crypto ?

L'hiver crypto est arrivé et a eu des conséquences néfastes sur un grand nombre d’emplois. Cependant, un sondage mené par CoinDesk auprès de 66 startups a révélé que la majorité d'entre elles affirmait avoir réussi à éviter de graves revers.

Sur les 45 qui ont répondu à l'enquête, 40 ont émis un pronostic généralement positif pour l'année à venir, bien que beaucoup aient émis des réserves quant à la poursuite des activités de levée de fonds ou de recrutement.

Brayton Williams, cofondateur de Boost VC, a déclaré à CoinDesk: "Il est de nouveau difficile d'obtenir un investissement initial. Mais c'est normal. Je pense que l’hiver est grandement exagéré. Nous sommes juste de retour à des comportements normaux."

La gestion de la trésorerie

Il existait de nombreux moyens de s'engager dans la crypto sans s'exposer publiquement. Le principal étant de ne pas faire une ICO.

La sagesse qui prévaut est que les entreprises doivent construire pour la crypto sans exposer leur masse salariale et leur réserve d'argent à la volatilité caractéristique du marché. Un des avantages à choisir une levée de fonds traditionnelle est que l’argent est touché en FIAT.

Doug Petkanics de Livepeer, un projet de transcodage vidéo décentralisé, a déclaré que Livepeer avait gardé la majeure partie de son capital en FIAT, et n'a donc pas ressenti l'hiver dont on parle : "La chute du marché affecte l’écosystème général et l’opinion globale sur l’industrie dans laquelle nous travaillons. La technologie de la blockchain n'est pas encore perçue comme un élément cool ou disruptif par le grand public".

Cependant, bon nombre des équipes de grande qualité qui ont collecté des fonds via ICO réussissent à survivre. Ricky Li, fondateur de Altonomy, une société de négoce et de conseil, a demandé à ses clients ICO de liquider suffisamment d’ETH afin d’avoir au moins deux ans de survie. "Beaucoup de gens ont écouté" a-t-il précisé. "Ceux qui ne se souciaient pas du marché, précisément". Ceux qui ne l'ont pas fait subissent quant à eux aujourd'hui les conditions du marché que l'on connaît aujourd'hui.

Trevor Koverko, de Polymath a déclaré que sa société avait adopté un bon plan de gestion de la trésorerie et qu’il était satisfait des résultats : "Notre roadmap s'est accélérée. Nous voyons le bear market comme une opportunité de nous concentrer sur le développement dans des conditions calmes".

Le marché de l'emploi

Koverko et plusieurs fondateurs ont dit que le bear market avait légèrement amélioré la force de négociation des employeurs en termes d’embauche de développeurs talentueux.

Au fur et à mesure que certains projets se terminent, un plus grand bassin de talents est disponible.

"Nous considérons que le moment est idéal pour recruter des talents et créer une technologie de pointe, un peu comme Google et Amazon ont fait leur trou après la bulle d'Internet au début des années 2000", a écrit Josh Fraser, d'Origin Protocol.

Il convient toutefois de noter que tout le monde n’a pas dit que l’embauche était plus facile. Robert Leshner, CEO de Compound Finance, une société à capital risque, a eu une expérience différente : "Les candidats sont par défaut sceptiques quant à la blockchain", a-t-il déclaré.

Réduire les dépenses

Pour plusieurs entreprises, l'heure est venue de réduire les dépenses, notamment par rapport aux événements et aux relations publiques.

"Nous pensons que voyager est une perte de temps et d’argent alors que l'audience est petite et en perte de vitesse significative", a déclaré Marco Peereboom de Company 0, responsable du développement du protocole Decred.

D’autres entreprises ont déclaré qu’elles réduisaient le nombre de leurs sous-traitants, notamment ceux des relations publiques. Leshner du groupe Compound Finance constate une diminution similaire de son intérêt. "Je suis invité à beaucoup moins de conférences", a-t-il écrit.

Au-delà du marketing, les entreprises se concentrent également davantage sur leurs activités internes.